Débat public 30 mars 2018 organisé par I.D.E.E.S
Jonquières / Delta Déchets, la deuxième colline d'Orange avec l'ADDRO Orange
représentée par Pierre Perrin, la FNE Vaucluse représentée par Jean Paul
Bonneau, EELV représenté par Serge
Marolleau. Présence de Monsieur Louis Biscarrat.
• Puanteur
pour les riverains orangeois et villages de proximité, Jonquières et Courthézon, un Centre
d'Enfouissement Technique (CET) des déchets qui défigure le paysage, une noria
de camions à proximité de la zone commerciale. Ce CET qui devait cesser ses
activités en 2018 va-t-il obtenir l'autorisation de poursuivre son activité,
avec quel exploitant, quel tonnage, pour quelle durée ?
• Intervention
de l'ADDRO (Association De Défense des Riverains Orangeois) présidée par Michel
Bernard) une association crée en juin 2016. Pierre Perrin, conseiller technique de l’association rappelle
qu'il lutte depuis des années contre les agressions environnementales dans
cette zone d'Orange sud où il est exploitant agricole : Autoroute, déviation
poids lourds imminente, nuisances aériennes, déchets, une zone très fortement
impactée où les industriels parlent même de barycentre de l'Europe ! C'est pourtant un terroir
en plein cœur des côtes du Rhône avec des appellations prestigieuses, des
logements, des commerces péri-urbain en forte augmentation, dont il est
question. Qu'est-ce qui justifierait la continuation de ce site, déclare-t-il ?
Il faut bien des zones de traitement des déchets, mais 30 ans que les orangeois
et leurs voisins alentours paient ce tribut, cela suffit ! Nous avons payé
notre dîme. Alors que le maire d'Orange se dit opposé à la prolongation du
site, il s'apprête en tant que président de la CCPRO (Communauté de Communes du
Pays Réuni d'Orange) à renouveler l'appel d'Offres et à signer, avec le même
exploitant (?) La CCPRO est le premier client de Delta Déchets et
l'intercommunalité ne raisonne que sur du bilan comptable, sans tenir compte de
l'impact sur les populations et le développement économique du secteur. Nous
recevons des déchets du Gard, du Var, des camions suspects franchissent le
portail du site à quatre heures du matin.
L’ADDRO s'inquiète de la pollution des eaux souterraines, un bassin de
rétention des eaux usées créée sans autorisation dont les riverains ont
constaté la surverse dans le réseau collectif et les fossés. La hauteur de la
colline dépasse tout ce qui était prévu par la DREAL (Direction Régionale de
l 'Environnement, de l'Aménagement et du Logement) ! Hauteur de buttes,
volume, origine des déchets... les manquements à la législation sont flagrants
(ICPE Installation Classée pour la Protection de l'Environnement).
• Jean
Paul Bonneau, spécialiste des déchets pour la FNE Vaucluse (France Nature
Environnement) : l’entreprise Delta déchets (comme des dizaines d'entreprises
en Vaucluse) doit demander régulièrement des autorisations d'exploiter. La fin d'une autorisation ne signifie en
aucun cas la fin d'activité (sinon cela voudrait dire que le tissu des grandes
entreprises de Vaucluse soumit au même régime devrait cesser leurs activités).Les
entreprises ont l'obligation de redemander une autorisation pour poursuivre
leurs activités, ces demandes étudiées par le services de l'Etat et qui peuvent
faire l'objet d'enquête publique si l'activité change de nature, sont toujours
renouvelées, parfois négociées en fonction de l'évolution de la législation ou
des objectifs d'une planification quand elle existe. Parler de 2018 comme date
de fin d'exploitation est erroné. Cela dit rien n’empêche la contestation de la
poursuite d'une activité dans un lieu comme c'est le cas ici, mais si nous
voulons obtenir gain de cause il ne faut pas contester l'attitude des services
de l'Etat (qui ont prolongé l'autorisation) et qui ne font que ce que la loi
les autorise à faire, par contre nous pouvons et devons contester les
analyses qui ont conduit à cet état de fait. Le tonnage initialement prévu
était de 100 000 tonnes par an, il a été réduit chaque année. Delta déchets
peut légitimement faire un « Porté à connaissance » pour poursuivre
encore l'enfouissement de 75 000 tonnes. Le directeur de la DREAL n'a pas pour
l'instant reçu copie de l'autorisation à exploiter.
• Serge
Marolleau pour EELV (Europe Ecologie Les Verts) : Ce que nous voulons avec
l'ADDRO est que Delta Déchets cesse d'enfouir et change d'activités. Les sols sont saturés. Attention au compromis
mou, dit-il à la FNE ! Il fallait et il faut anticiper sur l'avenir. Les CET
d'Orange et d'Entraigues arrivent à saturation, tous les élus le savent. Quelle
conscience avons-nous de la gestion des déchets ? Il faut envisager une
économie circulaire et non linéaire de cette gestion : acheter, consommer,
jeter, c'est assez ! Il faut changer de comportement, aller vers le « rien
ne se perd, tout se transforme », penser au biogaz, aux recycleries qui
font naître des emplois et surtout à gérer les déchets à la source :
lutter contre le suremballage, collecter les bio-déchets, composter (30 % de
déchets en moins là où cela se pratique), pratiquer la pesée-embarquée. Ce
dernier point donnera lieu à débat, Monsieur Biscarrat, maire de Jonquières se
disant favorable à cette pratique pour diminuer le volume des ordures ménagères
de chaque foyer et sensibiliser les citoyens. Le problème des déchets pose
avant tout la question de la délégation de service public, reprend Serge
Marolleau. Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
•
Intervention
du public : Le rôle des citoyens et des associations est bien de mobiliser
les politiques, de faire respecter les règles d'exploitation.
• Jean-Paul
Bonneau aborde les plans départementaux et régionaux des déchets ménagers. La
région, dans le cadre de la loi Nôtre va prendre la gestion avec une
interdiction d'envoyer en CET les déchets ménagers d'ici à 2025. La solution
serait donc un nouvel incinérateur. L'incinérateur de Vedène pourrait traiter
les déchets vauclusiens, mais il aura l'obligation de traiter également ceux
provenant du territoire d'Arles et secteur Villeneuve les Avignon (Grand Avignon).
Le côté positif de ce plan régional et qu'il sera prescriptible et révocable si
les objectifs ne sont pas atteints.
• Bien
d'autres problèmes en Vaucluse, l'extension du CET d'Entraigues et le recours
administratif qui va être jugé, les mâchefers en Vaucluse sont assez bien gérés
car nous disposons de plateformes de maturation permettant leur réutilisation
dans les enrobés routiers, les décharges sauvages...mais, ça c'est une autre histoire !
L’Association
I.D.E.E.S se tient au fait de l’évolution de ce dossier, ne manquera pas de
vous informer et remercie l’ensemble des intervenants pour ce débat riche et
complet.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire